2019

 

 Lundi 8 avril

Odile est revenue, avec des pavots.
Je ne savais pas qu'on avait légalisé la culture des opiacées.
Mais non, pas de narguilé en vue, pas de sofas voluptueux pour s'allonger, juste une petite tasse de thé et deux bols d'eau pour les pinceaux.
Et le pavot, c'est beau, d'accord , mais rien à voir avec la marguerite! Des pétales fripés, plissés, qui se chevauchent et se replient, translucides, ourlés et festonnés, avec une collerette comme une fraise (pas le fruit, mais non) autour du cou, une multitude d'étamines en couronne et en plus des poils aux pattes, à la tige, si vous préférez. De vrais monstres, énormes, qui sortent de leur bourgeons poilus eux aussi, boursouflés, plein de creux et de bosses comme des oreillers au petit matin et qui déplient lentement leur pétales de papier crépon.  . Pour moi qui ai vécu la guerre des chenilles, c'est un peu terrifiant.

Et voilà les bêtes

Françoise

Claudie

Sylvie

Micheline

Jackie

Rose Marie

 
et pour vous faire peur un bouton plein de poils, pour de vrai

 

  Lundi 18 mars

J'ai profité de l'absence d'Odile pour prendre du retard

Au menu de ce lundi, encore un peu de tulipes pour les finir.

  Et puis, en vase, des roseaux , des feuillages, des graminées seules

et des petits oiseaux, des gros, en photo ou représentés sur des japonaiseries et des chinoiseries

 Jackie , qui pense qu'elle aura aussi des oiseaux le lendemain , se ressert de tulipes.

Les oignons, c'est bon.

Les autres s'occupent des oiseaux. 

 D'abord un exemple fait par Odile

(Le genre de truc qui vous cloue sur place. )

Odile

Et puis les disciples, qui, ma foi, sont de bons disciples

Françoise

Sylvie

Micheline pour les trois , je crois bien

Jackie

Françoise

  J'ai oublié les miens, qui n'étaient pas inoubliables en effet. Mais si j'attends de retourner à Paris pour les retrouver ça va nous mener trop loin. Je vais vous raconter une histoire, à la place.

  Suite des chenilles (mais pas fin)

Ou encore, Chenille Saison 2 épisode 2

"J'ai descendu dans mon jardin (bis)
Pour y cueillir du romarin pour y regarder mes chenilles"
Et qu'ai-je vu?
Le premier manchon blanc du premier pin noir a presque totalement disparu.
Mes mésanges, mes anges, mes merveilles, vous avez fait votre part, j'ai sottement médit de vous.
J'ai mis les pièges pour rien. Mes belles charbonnières, mes mésanges bleues, mes nonnettes, je me félicite de vous avoir nourries tout l'hiver.
Je m'approche en fredonnant et je jette un coup d'oeil négligent au piège que je m'apprête à renforcer.
Et là, sous mes yeux horrifiés, une masse poilue, houleuse, ondulante, entoure le tronc de l'arbre dans la gouttière du piège et tourne , tourne , se déplace lentement, sans fin , en rond, à l'aveugle , en cherchant une issue vers le sol.
Les chenilles sont là.
Personne n'a levé une petite plume pour les manger. Foin des accords bilatéraux, des échanges chenilles contre nourriture, des pactes d'amitié et de bon voisinage.
Je retourne à la maison en maugréant.

"O rage , ô désespoir, ô vieillesse ennemie,
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie
J'ai nourri mes mésanges et je leur ai souri,
je les ai invitées à cueillir leur dessert
qui devait les réjouir, les rassasier, leur plaire,
et par là, me montrant qu'elles m'étaient fidèles,
comblées par mes bienfaits, elles allaient à tire d'aile
combattre l'ennemi
et bien non, que nenni!
Elles se gorgeaient de graines, me laissant les chenilles."

Tant d'ingratitude et de fourberie!
Je suis ressortie en tenue de combat.
Je vous joins une photo , si je dessine vous ne me croirez pas.

Vous noterez les lunettes de ski (je rappelle que la chenille processionnaire crache comme un lama )
le foulard autour du nez pour éviter les poils urticants (la chenille perd ses poils) le bonnet à pompon couleur fourrure de chenille pour le camouflage afin d'approcher sans être repérée.

Et là, je l'avoue, j'ai tué les chenilles. 

 

 

 

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et c'était le lundi 4 mars

 

 Avant même que je ne vous envoie mes devoirs de vacances, on reprend le boulot et on patauge dans l'eau.
Je vous envoie donc vos travaux du lundi :
de la tulipe un peu languissante et chlorotique,
enfin , celles du vase qui avaient la feuille un peu pâlotte et la fleur rose tirant sur le "lie de vin" .
Les vôtres par contre sont resplendissantes de santé.

Micheline

Françoise

Sylvie

Jackie

Alors là, les filles, je ne sais pas!
je sais que c'est Jackie, mais on le regardedans quel sens?

Comme ça?

Ou bien comme ça?

 

 

 

 

 

 

 

 et puis enfin, parce qu'il faut jouer le jeu

claudie

 

 

 

 

 

 

Vacances

J'espère que vous avez passé les vacances le pinceau à la main.
Moi pas!
Je n'ai RIEN fait.
Enfin rien qui concerne l'aquarelle.
Parce que, autrement, j'ai fait des choses de grand-mère, des choses sympa, genre stage  intensif de couture et tricot, dessin, modelage, pour mon étincelle, bricolage avec ma brindille, visite aux chevaux et aux ânes de ma copine. Super, mais fatigant. Ou fatigant mais super. Oui, c'est dans ce sens là.
Maintenant que les bestioles sont parties, il faut retourner au boulot.
D'abord il faut que je m'occupe des chenilles.


Je ne sais pas si vous vous souvenez mais j'ai des locataires indésirables. Des chenilles processionnaires, qui processionnent, qui pratiquent la transhumance au mois de mai et surtout qui crachent et qui piquent et qui brûlent.
J'ai passé un contrat avec mes mésanges qui, semble-t-il, en raffolent. Mais, est-ce qu'elles m'ont raconté des histoires pour que je leur donne des graines de tournesol pendant l'hiver? Est-ce que j'en ai trop donné? Il y a foule devant mes fenêtres: un ballet à la chorégraphie très précise. Les mésanges tiennent le haut de la scène, elles volettent et prennent des graines à la mangeoire. Comme elles sont connues pour leur mauvais caractère et qu'elles laissent tomber une graine sur deux, les moineaux, le pinson (seul?), le rouge gorge (lui je suis sûre qu'il est  seul, il ne supporte pas les autres; on ne peut pas dire misanthrope, pour un oiseau, on dit quoi?), s'occupent de la pelouse et des dalles de la terrasse. Je ne peux pas dire qu'ils nettoient! Le sol est jonché d'épluchures de graines et de crottes d'oiseaux. On ne me dira pas que je ne fais pas un geste pour la nature! C'est qui qui nettoie, hein?
Eh bien, si je remplis ma part du contrat, j'ai le regret de dire que les mésanges ne font rien!  Les manchons blancs des chenilles sont toujours accrochés aux faîtes des pins.
J'ai donc entrepris de poser des pièges.
Non, pas comme ça!

 Comme ça:

avec toboggan, genre Aquaboulevard, et descente directe vers la piscine de terre, spéciale vestiaire  de transformation de chenille en papillon : on laisse le manteau de fourrure à épines au vestiaire et on se glisse dans la robe blanche et noire du papillon. Sauf que, hé, hé, elles n'en sortiront pas vivantes. Diabolique, non?

Séance du 4 février 2019

 Hello! Me revoilà.
Après de nouvelles aventures, je refais surface.
J'ai beaucoup de choses drôles à vous raconter mais je vais commencer par les tableaux du cours du lundi, les seuls auxquels j'ai accès désormais.
Véronique et Christine, si vous voulez jauger vos travaux, envoyez moi les photos. Au passage, je vous embrasse.

Voici nos oeuvres

Après les paysages , (que je vais essayer de récupérer), des fleurs pour nous faire croire que le printemps va revenir.
Des anémones, avec leurs pétales de velours, leur coeur hirsute, leurs grosses tiges charnues et gorgées d'eau et leurs feuilles terminées par des petits doigts qui prennent des poses gracieuses et un peu maniérées. Attention à ne pas transformer ça en salade informe tristounette et raplapla, du genre qui a traîné dans le frigo plusieurs jours  (je parle pour moi, pas pour vous les filles).

Jackie, la reine du bouquet.
Toujours rapide, mais juste, elle a déjà posé son vase et ses fleurs alors que j'en suis encore à sucer mon pinceau. (Depuis que j'ai entendu le terrifiant reportage sur les radium girls, j'ai pourtant comme une réticence...)

Jackie

Françoise

Micheline

Sylvie

Sylvie

et moi je cherche...Mes fleurs n'ont pas poussé encore. Je vais arroser un peu. C'est normal, l'aquarelle aime bien l'eau.

J'espère que je ne me suis pas trompée dans l'attribution des tableaux mais j'ai un doute. Je crois bien que j'ai inversé Françoise et Micheline.

La semaine suivante, le 11 février donc, 

on achève ou continue les fleurs.

Jackie rapporte sa rivière

moi, la mienne (cry me a river , they said, mine makes me cry.)

et nous retournons à nos fleurs

En une semaine, les anémones se sont épanouies.
Les filles ont parfois continué leurs tableaux de la semaine dernière:

Sylvie

Sylvie

 Puis commencent les nouvelles aquarelles:

Jackie

 Et bien oui! Il faut s'y faire; en deux coups de pinceau, on a tout, la lumière , les jeux de couleurs, les dégradés délicats, les transparences.

Françoise, là aussi délicatesse et transparence

Sylvie

Micheline

Claudie

 et grâce à Sylvie, des essais de tubes d'aquarelle très intéressants.
Du noir...euh, attendez un moment, "lunar black" dit aussi "terre de lune" de Daniel Smith : regardez de près, c'est plein de débris de météorites.

J'adore les fournitures, comme la grande Anaïs dans Claudine à l'école. Mais je sais bien que c'est un prétexte pour fuir la réalité déprimante de mes réalisations. Allons bon , un petit coup de blues? Ou de lucidité.

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Séance du 19 novembre 2018

C'est la honte au front que je reviens!
Quelle feignante. Rien depuis l'été.
Et pourtant,  Dom était là, assidue et active et m'a envoyé ses travaux.
Je ne les ai même pas publiés. On va lui faire une petite galerie.

 Intéressant de voir l'aquarelle dans deux de ses états.

(J'aurais bien voulu remonter cette photo au niveau de l'autre mais je n'ai pas réussi.)
De même que plus haut on a une étude préliminaire au crayon et l'aquarelle finie : là aussi l:ordre n'est pas judicieux mais ce blog ne m'obéit pas vraiment.

 Pas mal, non? Même bien plus que pas mal! Super.
Et voilà ce que vous avez failli rater.
Sans compter la suite.
Il faut dire que Christiane et Dominique ont pris leur envol et dessinent ailleurs que dans le cours du mardi. Donc plus de photos.
Il faut dire que le groupe du lundi s'est réduit comme peau de chagrin, et du chagrin, il en a, puisque Maggie s'est éteinte il y a deux semaines. Lundi sans Maggie, c'est bien triste. Je ne m'étends pas : Marielle, Patrick, Maggie et j'en passe, du domaine privé .

Je vais essayer de reprendre le fil.


Pour commencer un compte rendu de lundi dernier.
On teste les papiers. On fait des essais. J'ai pris des photos qui regroupent plusieurs dessins.
Je m'explique: sur 5 ou 6 papiers à aquarelle (ou pas) on a joué à mettre de l'eau et y glisser de la couleur. Pour voir. Finalement, c'était rigolo. Je dis "finalement" parce que la dernière fois que j'ai fait ça, j'ai râlé, ronchonné, grognonné, pesté, vitupéré et encore j'en passe. J'avais essayé des papiers qui m'avaient résisté, et en particulier un papier japonais. Pas assez de liberté ni de confiance en moi pour profiter de l'exercice. Et des résultats qui ressemblaient plus à des taches de fruits et de sauce sur une nappe qu'à des aquarelles.
Et là, peut-être parce que j'ai vieilli (encore! )et que la finitude de notre vie s'impose et relativise les refoulements, je peux dire que j'ai vraiment pris plaisir au jeu. Entre mes trois co-cobayes et la chaleur encourageante d'Odile, j'ai senti qu'on pouvait y aller.

Voici les travaux des quatre mousquetairettes du pinceau, Micheline, Françoise, Jackie, Claudie:

échalotes, avocats, fruits de la passion cultivés par Micheline dans son jardin-paradis.

Et quelques exemples d'Odile pour stimuler les troupes.

échalotte voyageant incognito, déguisée en poisson

J'ai essayé de continuer à la maison. Et vous?

ça pourrait être un oeuf sur le plat mais c'est trop bleu

et l'idée de base était la feuille morte mais elle bouge encore

giraumon plein de boutons et pustules

Hier, pas d'Odile, prise par son expo à la Bastille.
Micheline et moi avons dessiné  ensemble. On recommencera , j'espère que Jackie et Françoise viendront aussi.
A la semaine prochaine.